Jean Fleureau

1920 - 2006

Jean Fleureau est décédé le mardi 14 novembre 2006 à l'âge de 86 ans.
Cette page a pour but de rassembler les textes lus lors de sa messe d'enterrement.

Obsèques de Jean Fleureau

Samedi 18 novembre 2006, Eglise Saint Symphorien de Neuville aux Bois
Entrée : Signes par milliers
Signes par milliers, traces de ta gloire
Signes par milliers, Dieu dans notre histoire

Pour nous Seigneur, tu as choisi des signes
Des signes d'unité (bis)
Le pain de nos travaux, le vin des renouveaux
La table partagée, Dieu, la fête réveillée.
Prière pénitentielle
Kyrie eleison, Kyrie eleison, Kyrie eleison, Kyrie eleison.
1ère Lecture : de Saint Paul Apôtre aux thessaloniciens
Nous ne voulons pas vous laisser dans l'ignorance
Au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ;
Il ne faut pas que vous soyez abattus
Comme les autres, qui n'ont pas d'espérance.
Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ;
De même, nous le croyons
Ceux qui se sont endormis en Jésus,
Dieu les prendra avec Lui.
Ainsi, nous serons pour toujours avec le Seigneur.

Retenez ce que je viens de dire
Et réconfortez-vous les uns les autres.
Psaume : Le seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d'herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l'honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

Grâce et bonheur m'accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j'habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.
Signe de la lumière
Acclamation de la Parole : Alleluia
Evangile : EVANGILE DE JESUS-CHRIST SELON SAINT JEAN
Quelques jours avant la pâque,
Jésus disait à ses disciples :
"Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas
il reste seul ;
mais s'il meurt,
il donne beaucoup de fruit.
Celui qui aime sa vie
la perd ;
celui qui s'en détache en ce monde
la garde pour la vie éternelle.
Si quelqu'un veut me servir,
qu'il me suive ;
et là où je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu'un me sert,
mon père l'honorera.
Maintenant je suis bouleversé.
Que puis-je dire ?
Dirai-je : Père, délivre-moi de cette heure ?
Mais non !
C'est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci !
Père, glorifie ton nom !"
Alors, du ciel vint une voix qui disait :
"Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore."
Prière universelle
Entends nos prières, entends nos voix ;
Entends nos prières monter vers toi.


Seigneur nous te prions pour tous les soignants.
Dans notre société, la population des personnes du 4ème age augmente.
Seigneur, apprends nous à trouver les gestes, les paroles et à inventer les structures adaptées pour une meilleure reconnaissance et un accompagnement de la personne âgée.
Seigneur nous te prions.

Seigneur nous te prions pour tous ceux que Jean a rencontrés dans sa vie, avec qui il a milité et partagé des engagements dans la Jeunesse Agricole Catholique puis avec les Chrétiens en Monde Rural et aussi dans la commune, les mouvements familiaux, les organisations professionnelles agricoles. Pour tous ces responsables, ces amis, vivants ou disparus.
Seigneur nous te prions

Seigneur nous te prions pour Papa, après sa longue vie de 86 ans, il a envie de te rejoindre Seigneur, de retrouver Maman et tous ceux qu'il aimait.
Accueille-le auprès de toi, aide nous à trouver la paix après son départ.
Seigneur nous te prions.

Seigneur nous te prions pour les plus démunis que nous côtoyons tous les jours peut-être sans le savoir : les sans-travail, les sans-papiers, les sans-logis.
Apprends nous à avoir un autre regard sur les gens en souffrance et à pouvoir les aider.
Seigneur nous te prions.
Sanctus
Saint, saint, saint, le Seigneur,
Dieu de l'univers
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire
Hosanna au plus haut des cieux
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur,
Hosanna au plus haut des cieux.
Anamnèse
Gloire à toi qui étais mort, Gloire à toi qui es vivant,
Notre sauveur et notre Dieu, Viens Seigneur Jésus.
Notre Père : Proclamé
Agneau de Dieu
Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde
1 & 2 Prends pitié de nous, Prends pitié de nous/.
3 Donne-nous la paix, donne-nous la paix.
Communion : Comme un souffle fragile
Comme un souffle fragile, ta parole se donne.
Comme un vase d'argile, ton amour nous façonne.

1 - Ta parole est murmure, comme un secret d'amour
Ta parole est blessure qui nous ouvre le jour.

2 - Ta parole est naissance, comme on sort de prison
Ta parole est semence, qui promet la moisson.

3 - Ta parole est partage, comme on coupe du pain
Ta parole est passage, qui nous dit un chemin.
Chant pendant la procession de Bénédiction : IL RESTERA DE TOI
Il restera de toi ce que tu as donné
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.
Il restera de toi, de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s'est pas fanée.
Ce que tu as donné
En d'autres fleurira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Il restera de toi ce que tu as chanté
A celui qui passait sur son chemin désert
Il restera de moi une brise du soir
Un refrain dans le noir jusqu'au bout de l'hiver
Ce que tu as chanté
En d'autres jaillira
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Il restera de toi ce que tu as offert
Entre tes bras ouverts un matin de soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu
Que tu as attendu plus loin que tes réveils.
Ce que tu as offert
En d'autres revivra.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera

Il restera de toi une larme tombée
Un sourire germé sur les yeux de ton coeur.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé
En d'autres germera.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Témoignages

Petits-enfants

Quand Mamie nous a quittés, ta douleur était immense. Pourtant tu as su lui donné la plus belle preuve de fidélité, en continuant malgré tout à vivre comme elle l'aurait voulu :

  • Tu as appris ou ré-appris à vivre seul, tu as su rester autonome ;
  • Tu as continué à honorer tes engagements, à assumer des responsabilités comme bénévole ;
  • Tu as offert à tes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants tant de preuves d'affection et de générosité.
Ta réponse à la souffrance, grande ou petite, c'est la volonté, le courage et la persévérance.

Tu étais également fidèle à tes principes, et d'une grande rigueur morale dans leur application. Ta générosité allait de pair avec les valeurs de justice et de partage. Cette générosité ne s'arrêtait pas à ta famille : toute ta vie tu as pris des initiatives, tu t'es engagé, tu as donné ton temps et ton énergie pour ton prochain, quel qu'il soit. Tu n'aimais pas beaucoup qu'on s'occupe de toi, car c'est toujours toi qui t'es occupé des autres.

Comme si c'était cela le sens de ta vie : aimer son prochain et concrétiser cet amour par des actes.

Anne-Laure

Je ne peux malheureusement être présente aujourd'hui à vos côtés car nous attendons la venue prochaine de notre bébé. Une vie s'arrête, une autre va bientôt commencer.
J'avais cependant envie de me rendre présente avec ce témoignage dans lequel je m'adresse à Papy.


Papy,

Tu viens de faire ton passage, tu n'es maintenant plus vivant parmi nous.

Mais quand je pense à toi plein de choses me reviennent :

  • les bûches de Noël que tu aimais réaliser lorsque toute la famille se retrouvait pour fêter Noël. Il y avait l'essai dans le mois de décembre pour vérifier que tu n'avais pas perdu la main et pour le jour même trois bûches : deux au chocolat et une à la crème de marrons,
  • les madeleines que tu faisais et que tu installais délicatement dans une boite en fer avec une serviette en papier dans le fond,
  • les poires William : la meilleure variété de poires certainement. Il t'en fallait certains étés plus de 50 kg pour réaliser confitures et bocaux que tu distribuais ensuite avec plaisir à tes enfants et petits-enfants,
  • les tartes aux pommes avec une pâte fine et pas trop cuite ce qui plaisait beaucoup à certains ou certaines ...
Après le décès de Mamy tu avais vraiment bien pris ta place dans la cuisine et c'est avec plaisir que nous en dégustions les réalisations.


Je pense aussi à tes inventions et principalement :

  • l'épouvantail musical : tu en avais marre que les oiseaux viennent manger tes cerises alors tu avais installé dans un bidon plastique un poste de radio branché sur un programmateur pour qu'il s'arrête la nuit,
  • le décroche prunes : ne voulant plus monter dans le prunier tu avais accroché une boîte de conserve au bout d'un grand bâton pour aller cueillir directement le fruit,
  • et aussi, mais pour cela on ne prendra pas exemple sur toi, comment tondre avec une tondeuse électrique quand il pleut : pour toi c'était simple, il suffisait de mettre des gants en plastique et ainsi éviter la conduction du courant.


Il y a aussi ces petites choses qui ont fait ton quotidien jusqu'à ces derniers mois :

  • le lever de très bonne heure le matin,
  • le très grand bol du petit déjeuner qui chez nous était un saladier,
  • l'émission C dans l'air sur la 5 : il fallait faire attention de ne pas te déranger à cette heure-là,
  • les émissions de RCF la nuit te permettaient d'occuper tes insomnies même si tu avais une nette préférence pour les journalistes masculins à la voix plus grave.


Et puis Papy tu resteras un exemple pour moi surtout dans deux domaines :

  • tout d'abord ton souci de garder une forme physique malgré ton âge.
    Tu avais voulu que te soit offert un vélo d'appartement pour faire du sport les jours de mauvais temps.
    Tu essayais de marcher tous les jours pour garder cette capacité le plus longtemps possible. Le nettoyage des vitres était une activité qui te paraissait nécessaire pour entretenir tes bras.
    Entretenir son corps malgré des capacités qui diminuent n'est pas toujours facile, je crois que tu as longtemps su trouver la force qu'il faut pour le faire.
  • et puis même si je vous ai peu connu vivants tous les deux avec Mamy, je me sens admirative de l'amour que tu as su lui porter pendant tant d'années.
    J'ai envie de rappeler cette anecdote du chapelet qu'elle t'avait offert en 1938, vous aviez alors 16 et 18 ans. Tu l'avais perdu peu de temps après alors que tu travaillais dans les champs. Tu en étais très peiné et, comme un signe peut-être, l'année d'après tu l'avais retrouvé car le soc de la charrue l'avait accroché dans la terre. Comme pour te rappeler cet épisode il manque une perle à ton chapelet.
    Les années ont passé et la mort de Mamy vous a séparé, trop tôt. Cependant elle restait présente auprès de toi et malgré cette séparation tu l'aimais toujours, d'un amour différent mais d'un amour fort. Merci Papy pour cet exemple d'amour qui dure malgré les épreuves de la vie et de la mort.


Voilà Papy ce que j'avais envie d'exprimer aujourd'hui. Tu n'es plus là parmi nous mais tu restes bien vivant au-dedans de nous par toutes ces petites et grandes choses que tu nous laisses.

Association d'Aide à Domicile

Merci Monsieur Fleureau pour votre engagement auprès des personnes agées.
Vous avez fondé notre association d'Aide à Domicile en 1963. A cette époque, vous étiez un pionnier dans le domaine du soutien des familles en difficulté. Vous avez été à la présidence de l'association pendant 30 années, vous êtes resté par la suite toujours présent, actif et de bon conseil, suivant avec grand intérêt les évolutions du service en tant que président d'honneur. Malgré votre entrée à la Maison de Retraite, nous avons été heureux de vous accueillir à notre dernière Assemblée Générale et avons entendu vos encouragements pour continuer votre action.
Ce lien d'amitié que nous avons tissé restera toujours présent dans notre esprit et dans nos coeurs

Lettre d'adieu à l'ami Jean FLEUREAU par Jacques Ligneau

Cher JEAN,

« Jacistes debout, l'appel du Grand Semeur s'élève...»
« Et plantons la Croix de lumière sur notre terre »
« Nous referons chrétiens nos frères!... »

Ces paroles du chant de la Jeunesse Agricole Chrétienne résonnent encore en nous. Combien de fois l'avons-nous chanté ensemble, alors que tu assumais la responsabilité départementale de la J.A.C., aux heures sombres de l'occupation. En cette fin d'année 1940, les mouvements de jeunesse sont interdits. Des perquisitions sont effectuées chez Roger BARNOUX, président et Pierre POISSON, secrétaire. L'abbé FEUILLATRE, aumônier, et Simone POURRIOT, responsable de la J.A.C.F., sont arrêtés et emprisonnés par la gestapo. Tous ces événements perturbent l'action de la J.A.C., créée depuis 10 ans.

Malgré cela, le « Père FEU» libéré, tu relèves le défi en continuant à rassembler les jeunes dans des réunions et des sessions d'études, des récollections, des retraites, allant même jusqu'à prendre quelques risques. Ainsi, dans le Loiret, comme dans tout le pays, se constitue un creuset pour les militants ayant le désir et l'ambition d'apporter au monde paysan et rural le supplément d'âme nécessaire à la transformation de nos villages et de nos professions. Nourrie par notre Foi, imprégnée de chaleur humaine, soucieuse de justice et de solidarité, cette démarche fut fondamentale après la libération. Elle trouva son prolongement dans l'action entreprise au sein des différentes organisations professionnelles et syndicales, mouvements familiaux, protection sociale, instances civiques et politiques. De nombreux organismes bénéficièrent ainsi de ce souffle qui constitua « La Révolution Silencieuse» des années 1950-60-70. Trois décennies mémorables dont un grand nombre de nos amis furent les artisans. Tu fus de ceux-là, notamment à la Famille Rurale, au Conseil municipal de Neuville, à la coopérative où tu apportais ta compétence, ta sagesse et, plus tard, à l'hôpital de St Germain, ta présence, auprès des personnes âgées et malades. Et tout cela, en partage, dans ton foyer avec Marie-Madeleine, trop tôt disparue.

Alors que ta vie ici-bas vient de s'achever, alors que nos engagements ont été, parfois, différents, alors que nous vivons des évolutions, des mutations profondes, tu restes pour nous un exemple et nous te devons beaucoup. Comme voici plus d'un demi-siècle, lorsque le soleil déclinait et que nous allions rejoindre nos familles, à la fin de nos rencontres, nous pouvons chanter:

« Ce n'est qu'un Au Revoir» !

(Quelques-uns de ces textes au format MS Word)

Dernière mise à jour : 03/05/2007.